AMÉNAGEMENT

AMÉNAGEMENT INITIAL

Pour la mise en place d’un premier aménagement en forêt étagée, c’est par ici

AMÉNAGEMENT RÉVISÉ

Vous disposez déjà d’un aménagement précédent qui doit être mis à jour ? C’est par là

Quelques rappels utiles sur l'aménagement forestier en général

L’aménagement consiste à disposer d’un cadre, d’objectifs, d’une planification et d’un historique de la gestion, en se basant sur les contraintes applicables localement. Ce concept se rencontre dans divers domaines, que ce soit en forêt ou au niveau du territoire.

Buts

Selon son échelon (propriétaire forestier, politique cantonale, stratégie nationale…), l’aménagement peut être à la fois un outil de gestion stratégique et opérationnel. Il définit l’état initial, propose un but idéal (état visé), liste des objectifs pour atteindre ce but, décrit les mesures à mettre en œuvre, planifie leur application et établit une méthode de contrôle.

Sylvis se pose au niveau du propriétaire et vise  à établir un aménagement de type plan de gestion forestier.

Forme

La forme de l’aménagement forestier diffère selon l’échelon défini. Le plan d’aménagement ou plan directeur forestier (aussi appelé planification forestière, bien que ce terme soit réducteur car la planification n’est qu’une partie de l’aménagement) correspond à un niveau stratégique et s’applique à une région ou plus large encore.

Au niveau plus local, celui du propriétaire ou d’un groupe de propriétaires, l’aménagement prend en général la forme d’un plan de gestion. Ce document peut traiter uniquement des aspects sylvicoles ou y inclure des thèmes voisins comme l’agriculture (par exemple lors de la présence d’agropastoralisme) et des considérations entrepreneuriales (aspects financiers, gestion du personnel, infrastructures…).

Sylvis se pose au niveau du plan de gestion et traite des aspects forestiers.

Contenu

Le contenu du plan de gestion forestier ne peut se résumer à une liste exhaustive, il doit être flexible et s’adapter au cadre local et à la règlementation en vigueur (p.ex. le contenu est parfois imposé par voie d’autorité). De plus, il est à noter que la quantité ne fait pas la qualité : un contenu minimaliste mais pertinent sera plus efficient qu’un énorme document qui égarera le lecteur.

Illustrons ceci par un exemple sous forme de liste :

État initial : description de l’état actuel, vue d’ensemble

  • Qu’est-ce qui caractérise ma forêt : situation géographique, propriété, surface, climat, stations forestières, sols, essences, accroissement, volume sur pied, état sanitaire…
  • Quelles sont les fonctions forestières : protection contre les dangers naturels, valeur économique, valeur culturelle, valeur écologique
  • Quel est l’historique de la gestion : interventions passées, buts visés…
  • Quel est le cadre légal : règles à respecter au niveau forestier, nature, environnement, social…
  • Quelles sont les infrastructures : dévestiture, accès, praticabilité…
  • Quels sont les propres moyens : personnel, machines, ressources…

But idéal : qu’est-ce que je souhaite atteindre en partant de l’état actuel, quelle « forêt idéale » viser, lister des objectifs

  • Pondération des fonctions forestières
  • Régime forestier : futaie, taillis, taillis sous futaie, pâturage boisé…
  • Type de structure : régulier ou irrégulier (étagé)
  • Composition du mélange d’essences
  • Infrastructures : type et localisation
  • Propres moyens

Mesures : comment atteindre le but idéal

  • Quel mode de traitement appliquer : coupe pied par pied, par petits groupes, de conversion, progressive, de lisière, d’abri…
  • Quelle technique de débardage utiliser
  • Quelles améliorations de la desserte sont nécessaires
  • Comment assurer un entretien : cartographie d’unités d’aménagement ou de peuplements
  • Comment intervenir : martelages (quels arbres promouvoir ou prélever) et soins (quelles essences favoriser)
  • Quelle technique de régénération appliquer : naturelle ou artificielle
  • Comment gérer la venue du rajeunissement : conséquence d’une coupe normale, coupe spéciale…
  • Quelles mesures spéciales (ou absence de mesures) doivent découler du cadre légal

Planification : quand réaliser les mesures

  • Sylvicole : passage des coupes, soins et autres interventions…
  • Entrepreneuriale : investissements et entretien des infrastructures…

Contrôle : identifier les ajustements nécessaires

  • Les objectifs sont-ils atteignables, atteints ?
  • Les mesures sont-elles appropriées ?
  • La planification est-elle adéquate ?
  • Le but, les objectifs et les mesures doivent-ils être adaptés ?

Phases

Aménagement initial

L’élaboration du premier aménagement nécessite une analyse assez large du contexte local. Cette première étape définira les buts visés pour les décennies à venir, son importance est ainsi capitale.

Révision de l’aménagement

L’aménagement doit être régulièrement révisé pour s’adapter à l’évolution du contexte local et aux résultats obtenus : contrôle de la pertinence et de l’atteinte des objectifs, mise à jour des points l’aménagement précédent qui le nécessitent, intégration des résultats et expériences, corrections, révision de la planification.

Historiquement et encore actuellement, la révision se réalise tous les 10 à 20 ans. Avec les perturbations induites par le changement climatique, une révision plus flexible devient nécessaire avec par exemple un aménagement mis à jour continuellement lorsque cela est nécessaire.

À ne pas confondre

Différences entre aménagement, planification et sylviculture

L’aménagement intègre la planification et sert à une application efficiente de la sylviculture. Autrement dit :

  • Une planification seule sans aménagement revient à établir des plans sans carte de référence. Il est nécessaire de connaître le cadre dans lequel planifier.
  • Sylviculture et aménagement vont de pair. Les objectifs sylvicoles sont définis sur la base de l’aménagement, et l’aménagement est conçu expressément pour que la sylviculture puisse être appliquée le plus justement et rationnellement possible. Pratiquer la sylviculture sans aménagement revient à naviguer à vue, sans repères. Mais l’aménagement ne doit pas entraver la sylviculture, il l’accompagne et s’y adapte.

Différences d’aménagement entre forêt étagée et régulière

Entre forêt étagée et régulière, l’aménagement diffère considérablement car la sylviculture qui s’y applique se base sur des fondamentaux distincts et incompatibles :

  • En forêt étagée, la sylviculture se focalise sur l’arbre individuel ou le petit groupe d’arbres (aussi appelé collectif). Ceci implique des passages régulièrement répétés pour agir au bon endroit et au bon moment : récolte des individus arrivés à maturité, réglage du mélange des essences, promotion des arbres d’avenir, etc.
  • En forêt régulière, la sylviculture s’applique par peuplement (surface peuplée par des arbres ayant le même âge et le même tempérament). Les passages sont ciblés dans chaque peuplement et les mesures établies selon le stade de développement (réglage du mélange des essences, éclaircie, récolte, etc.).